Occupant une position stratégique à 1326 mètres d’altitude, la ville haute de Briançon, juchée sur un piton rocheux, s’impose comme un site unique de fortification de montagne. Enserrée dans des remparts projetés par Vauban, elle est, elle-même, couronnée par des forts d’altitude la rendant imprenable.
Ce site majestueux et imposant permet de comprendre le génie d’adaptation dont a fait preuve le célèbre ingénieur militaire de Louis XIV.
Bien qu’une importante partie de ces ouvrages ait été exécutée après sa mort, leur réalisation s’est faite selon ses principes jusqu’en 1734. Sept ouvrages situés sur la commune ont eu le privilège d’obtenir cette reconnaissance au regard de leur authenticité, de leur état de conservation, de leur représentativité et de la politique de mise en valeur dont ils font l’objet. L’enceinte urbaine et les aménagements intra-muros : la collégiale, la place d’Armes et les deux poudrières.
Cet ensemble, projeté par Vauban lors de ses passages à Briançon en 1692 et en 1700, fut réalisé pour améliorer la défense de la ville à la suite des incursions du duc de Savoie.
Vauban est à nouveau en tournée en 1700 sur la frontière des Alpes pour améliorer les systèmes défensifs, et, en collaboration avec les meilleurs ingénieurs militaires et les plus grands généraux, il fait renforcer et améliorer les fortifications de la ville et enclenche la construction d'une ceinture de forts43 autour d'elle pour la défendre, exploitant le relief des montagnes pour occuper les points-clefs permettant d'en surveiller les accès. Il dote également Briançon de casernes, apaisant ainsi les craintes de la population provoquées par les passages dévastateurs des gens d'armes. En 1713, le traité d'Utrecht rapproche la frontière au col du Montgenèvre, qui est de plus lourdement taxé par le duc de Savoie. Le commerce est détourné durablement de la ville.
La ville étant devenue une ville frontière, le marquis d’Asfeld construit une ceinture de forts de 1721 à 1734, reliés entre eux notamment par le pont d'Asfeld : fort des Trois Têtes, fort du Randouillet, fort Dauphin, fort d’Anjou, redoute du Point du Jour et la communication.
Elle devient chef-lieu de district en 1790 jusqu'en 1800.