C'est un hameau en balcon à 1800m d'altitude en face des glaciers de La Meije, sur le versant adret de la Haute-Romanche, avec ses prés en terrasses qui dominent les petites maisons en pierres de tuf, groupées autour de son église du début du XVIIe siècle.
De nombreuses ruelles bordées de maisons en pierres dissimulent les traces de l'Histoire comme les murs de l'église St Pierre et St Paul, monumen historique de la paroisse qui se détacha de celle de la Grave à partir du XVe siècle.
Le long des ruelles escarpées, les beaux murs des maisons, arborent leurs pierres et linteaux gravés, de dates, d'initiales et de coeurs, de fleurs de lys ou de dauphins...
On cuisait le pain une ou deux fois par an dans le four banal appartenant au seigneur. Ce dernier, au nom du droit de ban, percevait une redevance, souvent en nature, mais il devait en contrepartie entretenir le four et le chemin qui y conduisait. Le pain était conservé dans le grenier des maisons et on le mangeait, toujours trempé, dans le lait ou la soupe.
Au second Empire, la construction épique de la route du Lautaret rompit l’isolement de la Haute-Romanche, et eut pour double effet d’accélérer l’exode rural tout en amenant les prémices d’un tourisme estival : de nouvelles activités (auberges, maisons de roulage) voient déjà le jour, alimentées conjointement par les voyageurs routiers et les alpinistes qui commencent à s’attaquer à ce massif difficile : La Meije sera le dernier grand sommet des Alpes à être vaincu en 1877 par Pierre Gaspard.
Le tourisme hivernal n’apparaîtra que plus tard, notamment avec les premières remontées au Chazelet en 1964, mais le second souffle sera surtout donné par la construction du téléphérique terminée en 1978 : se hisser sans effort pour contempler le panorama à 3 200 m sera fort apprécié par les estivants, puis plus tard par les skieurs du monde entier.