Le vaste monument qui s'élève depuis 1979 sur la place du Vieux Marché oùJeanne d'Arc a été brûlée répond à une double reconnaissance : c'est à la fois une église pour honorer sainte Jeanne d'Arc et un mémorial civil pour commémorer l'héroïne célébrée par la France le deuxième dimanche du mois de mai.
A Rouen, les fêtes Jeanne d'Arc ont lieu le dimanche le plus proche du 30 mai.
Son architecte, Louis Arretche, a voulu renouer avec la tradition de beaucoup de vieilles églises normandes en donnant à l'édifice la forme d'un bateau renversé : il a pour cela retrouvé les principes de la construction navale traditionnelle et la structure en bois reste apparente au-dessus de la nef.
L'extérieur, résolument moderne, évoque la mer avec une couverture d'écailles en ardoises ou en cuivre.
A l'intérieur, vous pourrez admirer les remarquables vitraux de l'ancienne église Saint Vincent datant de la Renaissance.
Réalisés par les plus grands maîtres verriers de l'époque, ceux-ci sont une illustration de la foi des chrétiens du XVIe siècle : outre des scènes tirées de la Bible, on y voit représentées des légendes ayant trait par exemple à Saint Pierre, Saint Antoine de Padoue…
Ses courbures très modernes s'élèvent au milieu de la place du Vieux-Marché, dont le réaménagement s'est achevé la même année.
Initialement sur la place, il y avait une église dédiée au Saint-Sauveur.
Elle fut la paroisse de Pierre Corneille. On la ferma en 1791 ; elle fut rasée en 1795.
Au Moyen Âge et à l'époque moderne, la place était le cœur du commerce des denrées alimentaires de la ville.
Sous le Second Empire, sa surface doubla ; on y fit construire deux grandes halles.
Quant à Jeanne d'Arc, elle inspira les romantiques et fut à la mode au XIXe siècle.
Souvenir longtemps oublié, on finit par se rappeler que la place du Vieux-Marché avait été le lieu de son supplice.
Après les dégradations de la seconde guerre mondiale, la municipalité décida d'aménager ce vaste endroit à la mémoire de la Pucelle : construction d'une église et d'un mémorial, mise en évidence de l'emplacement du bûcher ainsi que du pilori où l'on exposait les condamnés. Des maisons à pans de bois furent même réédifiées.
La nouvelle église est due à l'architecte Louis Arretche (1905-1991).
Son toit épouse la forme d'une coque de navire renversée et la nef accueille treize magnifiques verrières Renaissance de l'ancienne église Saint-Vincent.
Ces verrières constituent une étape incontournable d'une visite de la ville de Rouen.