Bâtie sur un promontoire rocheux dominant la vallée, cette chapelle est située dans un site magnifique à l’écart du village. Très peu de renseignements subsistent sur ses origines et son histoire ancienne. Ce n’était ni une église paroissiale, ni une dépendance de l’abbaye. La plus ancienne mention de cette chapelle date de 1493. A cette époque une Confrérie de Notre-Dame de Piétat est attestée. Constituée de prêtres et de laïcs, et maintenue jusqu’à la Révolution Française, elle comptait, en 1555, près de 160 membres dont 12 prêtres. Vendue comme Bien National à la Révolution, cette chapelle sera restaurée et rendue au culte au milieu du XIXe siècle sous l’épiscopat de Monseigneur Laurence. Elle est inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1935.
LE PLAN
En forme de croix latine, cette chapelle est curieusement orientée nord-est sud-ouest. Elle se termine par une abside semi-circulaire. Elle possède deux absides latérales, semi-circulaires également, formant un faux transept. La chapelle de gauche voûtée en pierre (dédiée aujourd’hui à Sainte Anne) remonterait à l’époque romane et s’apparenterait à un ermitage ou à un oratoire. Mais c’est surtout au XVIIIe siècle que la chapelle va s’embellir et subir de nombreuses transformations : en 1740, reconstruction de la sacristie et de la chapelle de droite (dédiée à saint Joseph aujourd’hui) et en 1754 agrandissement de la nef vers l’ouest, construction du clocher à flèche octogonale et ouverture de la porte actuelle.
MOBILIER ET DECOR
– Au fond de l’abside s’élève un retable baroque, peint et doré, attribué pour une partie au moins à Jean Brunelo (début XVIIIe siècle). Redoré en 1860, il a malheureusement été l’objet d’un vol il y a quelques années. Au sommet se trouve une représentation de Dieu le Père, en son centre une statue d’une piéta et au-dessous de cette niche le tabernacle sur lequel figure le Christ à la colonne entouré par deux cariatides.
– Les peintures de la voûte. Restaurées dans les années 1980, elles datent également du XVIIIe siècle. Peintes sur des panneaux de bois, elles représentent des oiseaux et des rinceaux symétriques et colorés dans des travées formant de faux arcs. Scènes vivantes et exubérantes se suivent dans les tons gris et bleu, ocre, rouge et jaune, le tout dans un grand raffinement.
– Au fond de la première tribune, une composition de facture plus populaire représente, toujours sur des planches de bois, un décor champêtre d’arbres et d’animaux. Un grand souci de la décoration semble avoir été recherché à cette époque, visible également sur les poutres et balustres des tribunes.
– Dans la nef, à gauche de la chaire du XIXe siècle, un reste de fresque a été retrouvé. Peu lisible, il paraît dater du XVe siècle.
– A noter également dans la nef, deux toiles se faisant face. La première représente une piéta du XVIIIe siècle, la seconde montre saint Joseph portant l’Enfant Jésus entouré de personnages en costumes du XVIIe siècle (restaurée).
– Les chapelles latérales, dédiées à Sainte-Anne et à Saint-Joseph, contiennent deux autels en marbre blanc (bénis en 1882). Celle de Saint-Joseph renfermait jusqu’à peu de temps encore la statue de Notre-Dame de l’Espérance (conservée aujourd’hui au Musée-Trésor de l’Abbatiale pour des raisons de sécurité).
Toujours affectée au culte, la chapelle est utilisée ponctuellement pour des messes, en particulier lors du pèlerinage annuel pour la Nativité de la Vierge Marie (8 septembre).