Il faut se rappeler que pendant 13 siècles, Saint-Bertrand a abrité le siège de l’évêché du Comminges. C’était une importante cité médiévale où les pèlerins affluaient en masse.
La cathédrale de Saint-Bertrand-de Comminges sous sa forme actuelle a connu plusieurs transformations et plusieurs époques sous l’impulsion de trois évêques.
Au XI°siècle, Bertrand de l’Isle érige une nouvelle cathédrale romane sur les ruines d’un premier monument religieux vraisemblablement incendié lors des invasions barbares du V°siècle. La tour clocher qui donne à la cathédrale des airs de château fort imprenable sera ajoutée un siècle plus tard. Certains textes médiévaux évoquent même l'existence d'un pont-levis qui reliait l'enceinte de l'édifice religieux au reste de la ville.
Au XIV° siècle, la cité est devenue un lieu de culte et de pèlerinage important, une halte prisée sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Bertrand de Got, futur pape Clément V, décide de l’agrandissement de la cathédrale, impose alors le style gothique et s'occupe personnellement de transférer et d'élever les reliques de Saint Bertrand, canonisé à la fin du XII° siècle pour les miracles accomplis de son vivant et à titre posthume.
Au XVI° siècle, Jean de Mauléon donnera à la cathédrale sa physionomie définitive par la construction de l'orgue et du chœur de stalles toutes en boiseries et marqueteries. Vous entrez alors dans l'univers des chanoines bien protégé du petit peuple et du flux des pèlerins, hiérarchisation qui ne choquait pas grand monde à l'époque. Vous pouvez même vous reposer en position debout, comme un chanoine le faisait incognito, sur les miséricordes prévues à cet effet. Cette église intérieure est magnifiée par les artistes de la Renaissance qui ont puisé leur inspiration dans l'histoire religieuse ou épique, l'imagerie populaire et profane, la redécouverte de l'art antique, etc.
L'orgue : Édifié au XVI°s, en pleine Renaissance, par Jean de Mauléon, c’est l’un des plus beaux orgues classiques d’Europe. Il est unique, en angle et repose sur cinq colonnes corinthiennes en chêne. Son buffet culmine à 16 mètres de hauteur. Il dispose d’un escalier tournant, d’une chaire à prêcher, de boiseries sur des thèmes non pas religieux mais profanes comme les travaux d’Hercule, de frises et de corniches ouvragées, de trois claviers de 54 notes, d’un pédalier de 30 notes, de 40 registres, 3 accouplements, 3 tremblants et 2621 tuyaux. Abandonné à la Révolution puisque ses tuyaux sont fondus pour être transformés en munitions, l’orgue de Saint-Bertrand doit sa restauration au Festival du Comminges qui œuvrera sans relâche pour que l’instrument retrouve une composition et une esthétique sonore aussi proche que possible de celles du XVII° siècle.